Deux jours avant la sortie, les réglages des baudriers et quelques explications sur les noms et l’utilisation du matériel spéléo n’auront pas été superflus pour les deux néophytes, certes bonnes randonneuses, mais sans connaissances des techniques spéléologiques.
Arrivés au point 1259 sur la crête de Solmont, nous nous équipons rapidement et arrimons une petite corde de 25 m, juste par précaution, avant le couloir vertigineux. Eric choisit à juste titre, les arbres au haut du couloir pour fixer la corde. D’ailleurs une flèche de direction est gravée dans l’écorce d’un arbre. Ce cheminement permet de mieux éviter les chutes de pierres en empruntant la descente à l’extrême droite du couloir. Pendant qu’Eric équipe la descente, avec une corde de 60 m et une de 50 m, Croc surveille attentivement l’utilisation du matériel personnel par Nicole et Marlyse, nos deux spéléo « en herbe ». Un constat évident : l’emploi de tous nos agrès spéléo dans la réalité de l’expédition et non pas seulement en théorie, même avec entraînement dans une grange, n’est pas pareil ! Le stress aidant, le descendeur est parfois monté à l’envers ! Tant et si bien que la progression n’est pas très rapide, mais en revanche avec une bonne sécurité.
La visite de cette belle petite cavité bien concrétionnée, concrétions partiellement saccagées, de 70 m de développement est intéressante, aussi du point de vue des inscriptions pariétales qui datent du 19 et 20ème siècle (1812 pour la plus ancienne que nous trouvons). Cette grotte faisait l’objet probablement de fréquentes visites et son accès était tout autre. En effet, selon les explications de Croc (paroles d’ancien !), sa première visite date du 21 octobre 1964 et un sentier était légèrement tracé jusqu’à l’orifice, selon ses souvenirs. L’accès, certes scabreux, s’effectuait sans corde. A l’époque on faisait peut-être preuve de plus de courage ou …. d’inconscience. En tout cas, actuellement la progression du « sans corde » n’est plus envisageable, car la pente extrêmement raide s’est peu à peu transformée en couloir d’avalanche débouchant sur une falaise de 40-50 m !
Au retour, l’ascension du couloir s’effectue sans problème et avec toute la prudence requise. Nos deux profanes en spéléologie sont enchantées et ravies par la découverte d’une activité qui leur était totalement inconnue et par la visite de cette grotte située dans un lieu magnifique.
Croc remercie encore Eric de l’avoir accompagné, car en étant seul ça aurait été tout simplement mission impossible. En effet, équiper à la fois le cheminement d’accès et surveiller en même temps des néophytes en spéléo, s’exerçant aux maniements de leur matériel personnel, s’avèrerait problématique ! Eric nous remercie également de lui avoir fait découvrir la grotte de Prépunel qui ne figurait pas encore dans sa panoplie déjà très riche en expéditions spéléologiques !
Par cette chaude journée, les boissons diverses sont les parfaites bienvenues sur la terrasse du restaurant de la Tourne, un moment toujours convivial de fin d’expédition !
A signaler encore qu’au retour, Nicole et Marlyse ont donné un sérieux coup de main à l’organisateur pour ranger tout le matos au local et les combinaisons ont été lavées chez Marlyse